Compains

Histoire d'un village du Cézallier

Les MONTMORIN-SAINT-HEREM (v. 1525-1654)

      Pendant la guerre de Cent Ans, après plus de trente années d’hostilités et de misère (1356-1391), l’Auvergne entame des relevailles dans la dernière décennie du XIVe siècle. Restée un siècle aux mains des Souchet, la seigneurie de Brion change de mains vers 1525 et passe à une ancienne famille d’Auvergne, les Montmorin-Saint-Hérem. On pouvait espérer revenus des jours meilleurs. Il faudra attendre.

Le SIÈCLE des MONTMORIN-SAINT-HEREM

à COMPAINS (v. 1525-1654)

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   Blason des Montmorin

   “de gueules semé de molettes d’argent, au lion de même, brochant”.

    La majeure partie des armoiries qui illustrent ce chapitre est extraite d’un ouvrage  publié en 1867 à l’initiative de Marguerite-Emilie de Montmorin-Saint-Hérem, comtesse de Carneville, dernière descendante des Montmorin. Sous le titre Maison de Montmorin et ses alliances, cet ouvrage – malheureusement non sourcé – est consultable à la Bibliothèque du Patrimoine de Clermont-Ferrand.

       Descendant d’une des plus anciennes familles d’Auvergne, gens de cour, des Montmorin combattirent pour la couronne et administrèrent un temps la province d’Auvergne. A Compains pendant “le siècle des Souchet” (XVe siècle), le hasard des héritages avait porté aux Montmorin les villages (hameaux), situés au sud-ouest de la paroisse. Après l’achat de la seigneurie de Brion par François de Montmorin-Saint-Hérem vers 1525, les nouveaux seigneurs de Brion n’entretinrent sans doute plus avec  Compains qu’une relation fort lointaine, médiatisée par leurs agents seigneuriaux.

      Pourtant, des indices plaident pour envisager plusieurs actions possibles des Montmorin à Compains. Jacques, le premier des Montmorin-Saint-Hérem, ou ses fils Pierre et Gilbert, n’auraient-ils pu s’associer aux Souchet pour faire construire la tour d’escalier de l’église Saint-Georges datée du XVe siècle par les Monuments historiques ? En outre, ne pourrait-on  mettre au crédit de François de Montmorin-Saint-Hérem le dépôt des reliques de saint Gorgon dans l’église paroissiale ? La rareté de textes souvent impossibles à croiser incite à la prudence, elle ne doit pas néanmoins conduire à exclure ces hypothèses vraisemblables.

On considérera ci-après les Montmorin-Saint-Hérem au fil d’une généalogie très simplifiée qu’on pourra compléter au chapitre Compains aux XVe– XVIe siècles, sous l’angle réduit des textes rares qui éclairent leur relation avec la seigneurie de Brion.

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De BREON à TINIERES et MONTMORIN

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De Bréon à Tinières

   Les Montmorin-Saint-Hérem  descendent des Bréon par les Tinières. Le fils de Pierre de Tinières († 1349) et de Dauphine de Bréon, Guillaume de Tinières († v. 1408), était le neveu de Maurin III de Bréon. Emancipé lors de son mariage avec Agnès de Montal le 20 décembre 1339, Guillaume avait reçu de sa mère en 1354 une partie de la seigneurie de Saint-Hérem, fief morcelé pour lequel  les Bréon rendaient hommage en leur temps à trois seigneurs différents : le dauphin, l’évêque et Mercoeur.

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Blasons Tinières- Bréon

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De Tinières à Montmorin

       La fille de Guillaume de Tinières et d’Agnès de Montal,  Dauphine de Tinières, dite dame de Saint-Herem dont elle détenait une portion, épousa en 1368 le chevalier Geoffroy de Montmorin. Il est issu d’une très ancienne famille pré-féodale, connue en Auvergne dès le Xe siècle, une époque où Christian Lauranson-Rosaz détecte déjà aux Montmorin des possessions dans l’Artense et le Cézalier.

       Fils de Thomas de Montmorin et d’Algayte de Narbonne, Geoffroy  est notamment seigneur d’une partie d’Auzon et de Paulhac. Son mariage avec Dauphine de Tinières lui apporte de nouveaux hameaux à Compains. Dauphine héritera de sa tante Alixent de Tinières, épouse successive d’Hugues de Chaslus et Guillaume de Villelume. Mis à rançon alors qu’il combattait les Anglais, Geoffroy reçoit en 1382 l’aide financière de Jean, comte de Boulogne et d’Auvergne, qui l’aide à recouvrer sa liberté. Témoin en 1390 au mariage de Jean de Berry avec Jeanne, comtesse de Boulogne, Geoffroy rend hommage à l’évêque de Clermont en 1398 pour son château de Montmorin.

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De MONTMORIN à

MONTMORIN-SAINT-HEREM

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       Les Montmorin vivent près du pouvoir. Combattant sans relâche les ennemis du royaume, ils attirent sur leur famille honneurs et richesses, une fortune qu’accentuera encore leur stratégie matrimoniale. Les Montmorin étaient attirés par les héritières, des filles uniques ou bien apparentées : Jeanne Gouge de Charpaigne, Alix de Chalençon, Louise d’Urfé, Gabrielle de Murol, Claude de Chazeron et Catherine de Castille apportent aux Montmorin des biens qui vont enrichir significativement leur lignage et contribuer à conforter leur implantation, en particulier aux marges septentrionales et occidentales du Cézalier.

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Saint-Hérent – Au fond, l’Avoiron

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JACQUES de MONTMORIN (1372-1458) et son fils PIERRE († ap. 1482) héritent du fief de SAINT-HEREM

       Alors que la seigneurie de Brion vient d’être achetée par les Souchet (1411), le quatrième enfant de Dauphine de Tinières et Geoffroy de Montmorin, Jacques de Montmorin (1372-1458), évolue dans l’entourage du dauphin d’Auvergne dont il est conseiller et chambellan. Devenu bailli de Saint-Pierre-le-Moutier, il combat pour le roi qui lui octroie des gratifications pour le récompenser des “grands frais, missions et dommages qu’il avait soutenus et de l’entretien de plusieurs gens de guerre pour la sureté de son baillage”. En 1445, Jean est défrayé pour sa participation aux États d’Auvergne.

      Jacques s’attendait sans doute à subir le sort des puînés petitement légitimés, quand son fils ainé puis lui-même, bénéficièrent d’un double coup de pouce du destin qui allait grandement profiter à leur famille. Jacques avait fait un brillant mariage avec Jeanne Gouge de Charpaigne. Fille du berrichon Jean Gouge, trésorier du duc de Berry, Jeanne était la nièce de Martin Gouge de Charpaigne, évêque de Clermont de 1415 à 1444, chancelier de France de 1421 à 1428.

      Pierre de Montmorin, leur fils aîné, après avoir été marié à deux reprises avec Marguerite de Vissac puis Isabeau de Faudoas, meurt sans postérité avant 1480 après avoir bénéficié quinze ans plus tôt d’un don substantiel de son grand-oncle maternel, l’évêque Martin Gouge : par testament ratifié le 16 novembre 1444, l’évêque avait légué à son neveu le château et les terres de Saint-Hérem, un fief pour lequel on a vu que les Bréon rendaient hommage en leur temps à trois suzerains différents.

      Une nouvelle aubaine parvient ensuite d’une parente, Isabeau de Tinières, “dame de Saint-Hérem”, née avant 1398. Cette fois c’est au bénéfice de Jacques, le père de Pierre. Épouse vers 1410 du chevalier Antoine de Belly mort en 1415 à Azincourt, Isabeau restait sans descendance. Elle fit de Jacques de Montmorin son héritier et lui donna le 30 avril 1451 la portion de Saint-Hérem  reçue dans sa dot.

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Saint-Hérent – Eglise Sainte-Claire

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       Déterminants, ces héritages permirent alors à cette branche cadette des Montmorin d’accoler à leur patronyme celui de Saint-Hérem, titre qui allait la distinguer de la branche aînée de la famille. Fondateur de la branche, dite de Montmorin-Saint-Hérem, Jacques se retrouvait seigneur de la terre où naquit celle qui fut – peut-on penser – l’épouse d’Itier de Bréon au tournant du XIVe siècle.

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GILBERT de MONTMORIN SAINT-HEREM ALIX de CHALENCON

       Le frère cadet de Pierre, Gilbert, lui succède (né ap. 1430 – 1480). Il a épousé le 10 août 1459 Alix de  Chalençon († ap. 1513), la fille unique de Jean de Chalençon seigneur de Chassignolles  (Haute-Loire) et de Catherine de Saint-Nectaire.

Blason des Chalençon

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JEAN Ier de MONTMORIN-SAINT-HEREM († 24 mars 1521) – MARIE de CHAZERON ( 6 mars 1521)

       Jean Ier, fils de Gilbert et Alix, fait une brillante carrière militaire et devient gouverneur du Bas et Haut pays d’Auvergne. La fille ainée de Jacques de Chazeron et Anne d’Amboise, Marie de Chazeron qu’il épouse en 1490, est la nièce de plusieurs évêques et conseillers de Louis XI.  Tous deux meurent à Paris en 1521 à quelques jours d’intervalle, sans doute emportés par une épidémie.  Ils laissent plusieurs enfants, dont François, futur seigneur de Brion.

       A Compains, Jean tient toujours en censive les quatre mas hérités de Dauphine de Bréon : Espinas, La Fage, Cureyre et Chaumiane, (voir chapitre : Compains aux XVe-XVIe siècles).

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FRANÇOIS de MONTMORIN-SAINT-HEREM ACHETE

 la SEIGNEURIE de BRION vers 1525

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Le nouveau seigneur de Brion

       L’achat aux Souchet de la seigneurie de Brion (v. 1525) par François de Montmorin-Saint-Hérem († av. 1564), acte le retour de Compains dans le giron d’une ancienne famille noble auvergnate. Comme son père, François fait carrière à l’armée et à la cour où il compte au nombre des cent gentilshommes qui composaient la maison de François Ier. En 1546, François de Saint-Hérem rend hommage à Louis III de Bourbon-Vendôme, (neveu du connétable), pour sa baronnie de Brion et sa seigneurie de Chaumiane. En 1559,  le “sieur de Bréon” occupe lui aussi à la cour la charge de gentilhomme de la chambre aux côtés du “sieur de Saint-Nectaire”. La dénomination “sieur de Bréon” serait inappropriée si elle devait désigner le chef de famille des Saint-Hérem. Probablement s’agit-il plutôt de Gaspard (né vers 1530), le fils aîné de François, devenu à son tour gentilhomme de la chambre, et qui, comme son père, deviendra gouverneur du Haut et Bas pays d’Auvergne. François guerroiera pour François Ier et Henri II et participera activement à la lutte contre les Huguenots.

     Issue d’une très ancienne famille Vivaraise, fille unique de François de Joyeuse seigneur de Bothéon et d’Anne du Gaste, Jeanne de Joyeuse devenue veuve s’était remariée le 12 février 1526 avec François de Montmorin. Famille de grand renom au XVIe siècle, les Joyeuse évoluaient eux-aussi dans l’entourage des rois de France.  Leurs fils Gaspard, puis Jean II,  succèdent à François qui meurt avant le 19 janvier 1564.

      Ne vivant pas à Compains si ce n’est le temps d’y régler ses affaires, François de Saint-Hérem eut sur place au moins deux représentants. Le premier, Pierre Nabeyrat était curé de Compens en 1555 après avoir été curé du Cros près de Lanobre. Il servait François en 1551. Le second était Jehan Coyssard (voir chapitre : Compains aux XVe-XVIe siècles) dont le fils cadet, Guillaume Coyssard, sera curé de Compains. Des descendants de cette famille de juristes œuvreront encore dans la région au XVIIIe siècle.

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François de Montmorin et les reliques de saint Gorgon (voir chapitre : La chapelle Saint-Gorgon).

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GASPARD Ier de MONTMORIN-SAINT-HEREMLOUISE d’URFE, DAME de BALSAC

Armes des Montmorin placées au centre du collier de l’ordre du Saint-Esprit

Gaspard,  (né av. 1530 – 9 juin 1577), fils de François et frère aîné de Jean II, avait épousé en 1553 Louise d’Urfé (née en 1537), dame de Balsac et de Paulhac, fille unique de Claude d’Urfé et Jeanne de Balzac d’Entragues (Entraigues). Louise apporta à Gaspard des biens à Paulhac et Balsac dans la région de Brioude.

      Gaspard succéda à son père dans le gouvernement de la province d’Auvergne. Il consacra une grande partie de sa vie à combattre les Réformés qu’il aurait – dit-on – refusé de faire massacrer à Issoire dont il fit abattre les murailles lors de la Saint-Barthélémy. Nommé en 1578 chevalier de l’ordre du Saint-Esprit sous Henri III, Gaspard démissionna en 1579 de son poste de gouverneur de l’Auvergne. Le Ligueur Randan, duc de La Rochefoucauld, lui succéda. Gaspard mourut avant le 2 août 1586, date à laquelle son frère Jean II se rendait à Compains pour prendre en mains sa baronnie de Brion.

Aux limites orientales de la seigneurie La Chavade fait partie de la seigneurie de Brion

      Sur le plateau de La Chavade, (com. du Valbeleix), l’abbaye de Saint-Alyre-lès-Clermont détenait des terres qui relevaient de la seigneurie de Brion. Le village de La Chavade et ses appartenances étaient situés dans le prolongement de la terre du Cheix donnée en 1225 au prieuré du Valbeleix. Cette dépendance de l’abbaye continuait cependant en 1559 à relever de la seigneurie éminente du seigneur de Brion. On y trouve, au lieu-dit Les Chasteloux de La Chavade le souvenir d’un ancien lieu fortifié.

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JEAN II de MONTMORIN-SAINT-HEREMGABRIELLE de MUROL

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      Nouveau seigneur de Brion et La Meyrand après la mort de son frère, Jean II (né v. 1536) épouse en 1559 Gabrielle de Murol, fille aînée de Jean de Murol et Anne d’Arson. Gabrielle est dame du Broc, Bergonne, Gignac, Saint-Bonnet, Contournat et Le Breuil, c’est la petite nièce de Maximilien d’Aurelle lui-même frère de Louise d’Aurelle, grand-mère de Gabrielle de Murols.  Se retrouvant sans descendance, Maximilien teste en 1577 et lègue la baronnie et la terre lembronaise de Villeneuve à Gabrielle et Jean qui feront réaliser dans le château de Villeneuve de magnifiques peintures dont il reste d’importants éléments rénovés dans la salle d’apparat et les grandes écuries.

      Après la mort de son frère Gaspard, Jean de Saint-Hérem se transporte jusqu’à son “chasteau dudit Compains” le 2 août 1586 pour nommer le nouveau gestionnaire de la seigneurie. Ce sera Anthoine Coyssard, fils de Jehan qui travaillait déjà à ce poste pour Gaspard Ier. Gaspard devient “lieutenant général en sa seigneurie de Brion, Chaumiane et La Mayrand”. Jean se saint-Hérem demande “a tous nos subjets” de la paroisse d’obéir à Anthoine Coyssard. 

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GASPARD II de MONTMORIN-SAINT-HEREMCLAUDE de CHAZERON

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       Comme son arrière-grand-père, Gaspard II épouse en 1581 une Chazeron. Claude de Chazeron (†1639) est l’unique héritière de Gabriel de Chazeron, gouverneur du Bourbonnais. Ce mariage apporta notamment à Gaspard la terre de Vollore.

      Les guerres religieuses donnèrent bien du fil à retordre au seigneur de Brion qui consacra une grande partie de sa vie aux “entreprises de guerre”. Blessé au siège de Chillat en 1583, Gaspard trouva la mort le 13 juillet 1593, à Cébazat, alors qu’il se battait contre les protestants. Sa mort laissa sa veuve Claude de Chazeron et la seigneurie de Compains dans une situation bien compliquée.

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Brion, engagé pour libérer Auzon

Pour débarasser Auzon des bandes incontrôlées qui pillaient la région, Gaspard II avait dû “distribuer des bienfaits”, en clair soudoyer ceux qu’il voulait faire adhérer à la cause du roi.  Certes, Gaspard avait de gros revenus que Jehan de Vernyes estimait en 1589 à 30 000 livres, une évaluation que reprendra en 1637 L’intendant d’Auvergne, Mesgrigny. Pour récupérer Auzon, Gaspard promit donc fort imprudemment 7000 écus, soit environ 21 000 livres, à Jean de La Reynerie et François de La Richardie, deux des capitaines qui tenaient la bourgade. Las ! il ne trouva jamais une telle somme que personne ne voulut l’aider à payer. Contraint de payer lui-même, il dut céder à La Reynerie et La Richardie  la jouissance de sa seigneurie de Brion durant cinq ans (P. Cubizolles, Auzon). D’où il appert que la seigneurie de Brion devait rapporter, bon an mal an, 1400 écus chaque année.

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Auzon – Eglise Saint-Laurent – Armes des Montmorin-Saint-Hérem

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       Après la mort de Gaspard (v.1594), Claude de Chazeron tenta en vain de récupérer les 7000 écus  auprès des Etats d’Auvergne d’abord qui refusèrent, puis auprès du roi qui non seulement ne voulut rien entendre, mais qui déchargea les gens du Tiers de tout paiement, arguant que c’était à ceux qui avaient reçu l’argent de le rembourser (P. Cubizolles).

En 1615, Claude de Chazeron faisait de son fils Gilbert-Gaspard son héritier universel. Pendant son veuvage, elle avait racheté en 1619 la seigneurie de Montmorin à Louis de Montmorin, chef de la branche ainée de la famille.

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GILBERT-GASPARD de MONTMORIN-SAINT-HEREMCATHERINE de CASTILLE

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Une fortune fragilisée par les dettes

    Gilbert-Gaspard de Montmorin-Saint-Hérem († 1660), baron de Villeneuve, gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, épousa en 1620 Catherine de Castille. Elle apportait 100 000 livres dans sa dot. Méfiante, la famille avait prévu que les trois-quarts de la somme devaient rester des biens propres de l’épouse et que le quart restant servirait à payer leurs légitimes aux sœurs de Gaspard, Jacqueline et Diane. En cas de repetitio (restitution) de dot, les biens du futur époux n’y suffisant pas, on fit peser une hypothèque sur les terres léguées en 1615 à Gilbert-Gaspard  par sa mère Claude de Chazeron.

       Selon l’intendant d’Auvergne Mesgrigny en 1637 “le sieur comte de Saint-Héran et la dame … de Chazeire [Claude de Chazeron], possèdent près de 30 000 livres de rente en fonds de terre dans la province, savoir : la terre de Montmorin qui est le nom de sa maison [rachetée à la branche aînée par Claude de Chazeron en 1619], Volloure [Vollore], et Chignoure qui sont deux gros bourgs qui portent environ 18 000 livres de tailles, Chateauneuf, Le Broc et autres”. Brion est omis par l’intendant.

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Château de Montmorin

      Cette estimation des revenus des Montmorin était déjà celle que Jehan de Vernyes établissait en 1589 quand il notait que Saint-Hérem “ayant de grands moyens, jusqu’à 10 000 écus”, soit environ 30 000 livres de rentes.

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Gilbert-Gaspard donne la seigneurie de Brion à son fils François-Gaspard

      Comme ses ascendants, Gilbert-Gaspard sert dans l’armée royale. Peu avant la mort au combat de Nicolas son fils aîné, Gilbert-Gaspard, pressé par les créanciers, vend en 1643 le château de Villeneuve-Lembron à Isaac Dufour, Trésorier de France. En 1648, par une donation entre vifs il donne  la seigneurie de Brion à son fils François-Gaspard, marquis de Vollore, baron de broc, Villeneuve, La Chassaigne etc. qui devient “donataire universel de son père Gilbert-Gaspard de Montmorin-Saint-Hérem”. François-Gaspard sera le dernier des Saint-Hérem seigneur de Brion.

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FRANCOIS-GASPARD de MONTMORIN-SAINT-HEREM

éphémère seigneur de Brion (1648-1654)

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       Comme ses ascendants, François-Gaspard (1621-1701) marquis de Saint-Hérem, baron de Brion, sert dans l’armée royale.  Capitaine de cent hommes d’armes, il commandait en 1646 le régiment de cavalerie de La Tour-Bassompierre. En 1648 il donna sa compagnie à Edouard, son frère cadet. De courte durée, son action comme seigneur de Brion se cantonnera entre 1648 et 1654, année où il est contraint de vendre Brion à Jean de Laizer pour éteindre les dettes les plus pressantes.

      Après la vente de la seigneurie de Brion, les Montmorin conservèrent un temps la justice sur plusieurs domaines de Compains, en particulier le Cocudoux, La Fage, Espinat et Cureyre.

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Auzon – Eglise Saint-Laurent – Blason des Montmorin

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   La vente de Brion fit l’objet de péripéties variées. Jean de Laizer ne paya pas directement à François-Gaspard le montant de la seigneurie.  Long et compliqué, le versement du montant de la vente fut  directement versé par Jean de Laizer entre les mains de plusieurs créanciers de Saint-Hérem.

      Mais aliéner Brion s’étant encore révélé insuffisant,  François-Gaspard devra vendre vers 1661 à Claude de Brezons jusqu’à sa seigneurie éponyme de Saint-Hérem dont il conservera cependant le nom.

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A lire également : Compains XVe – XVIe siècles

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