Compains

Histoire d'un village du Cézallier

– Le Cézalier, terre du seigle

 

Le Cézalier d’hier

     L’origine du nom du massif de moyennes montagnes – le Cézalier – qui relie les Monts Dore aux Monts du Cantal est incertaine. L’étymologie la plus vraisemblable de cette “terre du milieu” la ferait dériver de l’auvergnat seijavei, le ségala en langue d’oc, autrement dit la terre à seigle, céréale pauvre commune sur les terres froides, par opposition aux bonnes terres à froment de la plaine de la Limagne. En se fondant sur cette étymologie, Cézalier ne prend qu’un seul L. La graphie rencontrée couramment avec deux L s’explique  par un rapprochement approximatif avec l’Allier, rivière de la Limagne voisine.

C’est en 1724 qu’on rencontre le toponyme SEGEALIER dans le terrier de Saint-Alyre-ès-Montagne réalisé pour les La Rochefoucauld, seigneurs du Luguet. Le terme sera ensuite repris en 1784 dans une reconnaissance à La Rochefoucauld des habitants de Boutaresse, l’un des hameaux de Saint-Alyre. Réalisée vers 1760, la carte de Cassini nous montre la montagne du Cézallier qui part à l’est de la vacherie de Barbesèche (entre Anzat et Apcher) et descend en diagonale vers le sud-ouest jusqu’à Greil et Marcenat. La carte ajoute au mont Cézalier les montagnes d’estive environnantes, extension qui pourrait s’expliquer par le fait que ces terres relevaient alors des La Rochefoucauld. On retrouve la trace du “Césallier” dans le Voyage agronomique en Auvergne publié en 1828 par Dominique Dufour de Pradt, natif d’Allanche en 1759, qui fut archevêque de Malines. A la fin du XIXe siècle passant de la partie au tout, on commença d’appeler Cézallier l’ensemble des hautes terres qui s’étendent de la Couze de Valbeleix (qui prend sa source à Compains) jusqu’à l’Alagnon.

     Parler de Cézalier pour évoquer le territoire sur lequel s’étendaient les deux seigneuries principales des Bréon, (Brion-Compains-Chaumiane au nord du massif et Mardogne au sud), est une commodité que nous nous nous autoriserons à employer, en dépit de son anachronisme.

Carte de Cassini - Montagne du Cézallier

Carte de Cassini – Montagne du Cézallier

à aujourd’hui

     Au début du XXe siècle encore, les habitants nommaient Cézallier le mont qui domine le village d’Anzat-le-Luguet mais nul ne songeait encore à donner ce nom à l’ensemble du massif de hauts plateaux volcaniques qui sépare les monts Dore des monts du Cantal.

     Comme l’atteste aujourd’hui la carte IGN Monts du Cézallier (2534 OT-1:25 000), au fil du XXe siècle, le sommet donna son nom à l’ensemble du haut plateau qui couvre le sud du département du Puy-de-Dôme et une partie du Cantal, partant du Montcineyre au nord de Compains pour atteindre à l’ouest  la Santoire, rivière affluente de la Rhue, puis au sud  l’Alagnon. Le mont Cézallier, qui fait aujourd’hui partie du Parc naturel régional des volcans d’Auvergne, culmine à 1551 m. d’altitude à l’est du hameau de Boutaresse au lieu dit le Signal du Luguet. Couronné de bois et surplombant le Bois du Cézallier (1543 m.), le sommet se détache peu sur l’horizon, mais de ces hautes terres on découvre un immense panorama sur les Monts Dore, le Cantal et la Margeride.

     Pour nous conformer à l’usage des services de l’Etat et des collectivités territoriales, c’est la graphie Cézallier qui a été retenue pour l’adresse de ce site internet.

     Par contre, dans notre enquête sur l’histoire de Compains et en accord avec l’étymologie du terme, nous écrirons Cézalier quand nous évoquerons les hauts plateaux herbeux situés entre Couze de Compains au nord, Rhue à l’ouest, Alagnon au sud et vallées encaissées du pays coupé qui descendent à l’est vers l’Allier, territoires où étaient localisées la plupart des possessions des Bréon, premiers seigneurs de Compains et Brion.

 

 

 

 

10 commentaires sur “– Le Cézalier, terre du seigle”

  1. popineau Says:

    A la recherche de documentation sur Compains et les villages environnants,lieux d’origine d’une branche familiale (Chabaud), je découvre ce site remarquable qui peut servir de référence à beaucoup d’autres villes et villages. Merci et un grand bravo aux initiateurs et à tous ceux qui y participent avec tant de talent !
    Nul doute qu’il m’incite à venir sur place pour (re)découvrir votre région présentée de façon si agréable et intéressante.

  2. bayol Says:

    Merci pour ce beau travail! Je me régale de vous lire.

  3. Pierrot Says:

    Super travail! Magnifique recherche . Beau cadeau pour les Compainteyres et pour tout le monde !

  4. Pierrot Says:
  5. Jacques Says:

    Belles histoires à Compains. On aime . Encore … encore .

  6. Coudert Says:

    La belle Auvergne à découvrir à Compains.

  7. Coudert Says:

    … ET partout dans le Cezallier

  8. ferrandaise Says:

    C’est oû le Cezalier? Je veux y aller!

  9. CASSINGENA Says:

    Merci pour cette précieuse étude!
    Je suis en train d’écrire un livre sur le Cézallier… récit de six jours de marche en octobre 2015, quarante ans de familiarité avec l’Auvergne…

  10. Stubbe Says:

    Belle recherche pleine de jolies informations qui me replonge bien souvent dans mon enfance ou le phrase fatidique lorsqu’on peinait pour gravir une côte un peu pentue ” T’es pas encore arrivé à Boutaresse ” Sase pa enquère arribade ar Boutaresse lol je me demandais pourquoi l’on disait cela et bien maintenant j’ai la réponse Merci 😉

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