Compains

Histoire d'un village du Cézallier

– Malsagne – Pré Rigaud

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Sur la Montagne de Barbesèche : domaine du seigneur et communaux des habitants

     On a vu que Jean de Laizer, acheteur de la seigneurie de Brion en 1654,  entretenait de mauvaises relations avec les paysans de Compains. Après la disparition de son père en 1676, son fils homonyme racontait que Jean de Laizer avait parfois été contraint de rechercher de “forains métayers” dans les villages voisins, ne trouvant à Compains personne qui veuille travailler pour lui, ce que les textes retrouvés confirment au domaine de Malsagne.

Après la mort prématurée (1734) de Jean-Baptiste de Laizer, comte de Brion de 1722 à 1734, Louise de Miremont (1708-1792) sa veuve vivait dans la maison familiale des Laizer à Chidrac. Mère et tutrice de Jean-Charles de Laizer, enfant posthume du comte, la “dame de Brion”, dut prendre en mains la seigneurie de Brion. Pour traiter avec les paysans, la comtesse passait par le truchement du tuteur honoraire de Jean-Charles,  Ligier Morin, un prêtre à qui elle versera une pension à vie de 500 livres. Ligier Morin représentera les Laizer à Compains jusqu’au mariage de Jean-Charles (1753), un choix qui dut contribuer à pacifier les relations seigneur-paysans durant cette période très difficile où sévissaient encore des disettes.

      On a déjà entrevu au chapitre Domaines qu’ils étaient nombreux à Compains sous l’Ancien Régime – on en comptait 16 en 1740 – tenus majoritairement par des nobles. Outre les communaux des habitants du bourg de Compains, les hautes terres de la Montagne de Barbesèche  accueillaient le domaine seigneurial de Malsagne, un vaste pré, dit le Pré Rigaud, et la terre de La Berche. La comtesse de Miremont confiait l’exploitation de ces biens seigneuriaux à des métayers ou elle les baillait à un “fermier” qui pouvait en sous-traiter l’exploitation. Placés au bord du précipice formé par le contrefort du Cézalier, ces pacages devaient être soigneusement clos pour éviter les accidents du bétail.

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Vallée de la Couze – Au sud, les contreforts du Cézalier

Détail du tableau d’assemblage du cadastre de Compains (1828) modifié (source : Archives départementales du Puy-de-Dôme – Cadastre 1828)

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Dangerosité du relief à Compains

      Car les épizooties et les loups n’étaient pas les seuls dangers qui guettaient les troupeaux des montagnes. L’encaissement des ruisseaux qui forment à Compains des ravins fortement dénivelés et la barrière montagneuse formée par le Cézalier septentrional entaillent profondément le territoire communal. Ces accidents du relief constituaient de véritables pièges pour le bétail qu’on cherchait à préserver en construisant des cloisons de bois pour que les animaux n’aillent pas se fourvoyer dans les endroits les plus pentus.

      Pour se hisser du bourg, placé dans la vallée de la Couze, jusqu’au plateau herbeux de la Montagne de Barbesèche, il fallait suivre l’ancien chemin très pentu qui conduisait à Brion avant la construction de la route actuelle. Ce chemin, aujourd’hui réservé aux randonneurs, gravit la raide montée qui donne accès au plateau, bordé à son sommet par les lieux-dits Coude de Malsagne et Rocher de la Contraille.

      La limite septentrionale des herbages de Barbesèche côtoyait l’à-pic formé par le contrefort du massif du Cézalier qui y forme une falaise dangereuse. Dressé presque à la verticale, le massif domine la Couze de plus de cent mètres. L’à-pic du ravin est couvert par les Bois de Saint-Georges et de la Foure, séparés par les cascades des Diablaires. Surgies du plateau, les cascades dévalent l’escarpement vertigineux et viennent grossir la Couze là où elle s’étire dans la vallée  entre le bourg et La Ronzière.

Compains – Cascade des Diablaires

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Querelle pour le cloisonnement de la lisière du massif

      Les herbages des communaux de Barbesèche, “jouis devisement” par les habitants du bourg de Compains, longeaient la bordure du précipice. De tous temps, la sécurité du bétail avait exigé qu’on clôturât la lisière de la montagne et pour avoir manqué à cette obligation en 1737, des vaches, des bœufs et un poulain de Jean Boyer laboureur du bourg, qui pacageaient au lieu-dit le coude de Malsagne, avaient été précipités dans le ravin. Il était temps de réagir et d’actionner la solidarité afin de protéger les troupeaux menacés.

      Les paysans assemblés décident qu’on “fairoit une cloison a la sime dudit rocher”. Prise dans l’intérêt général, la décision ne fit cependant pas l’unanimité. Une voix s’éleva pour la contester, celle de Jean Beauhaud (Bohaud), une forte tête “qui se moqua des austres et dit qu’il n’y croit point”. Pourtant d’évidence l’affaire méritait célérité puisque tant que la cloison ne serait pas intégralement construite les “chevaux et autres bestiaux sont dans le meme danger comme ils estoient auparavant”, c’est à dire menacés d’une chute dans le ravin. Ignorant donc ce fâcheux, tous s’activèrent le jour même sans tergiverser pour confectionner ladite cloison. Chacun réalisa une portion de la cloison au prorata de sa part dans la montagne de Barbesèche, soit environ trois brasses de cloison par paysan. Compte tenu de la rapidité avec laquelle fut exécuté le travail on peut penser que la cloison fut réalisée en employant les claies en osier ou en bois de sapin qu’on utilisait ordinairement pour entourer les parcs à bestiaux.

Quant à la partie qui revenait à Boheau, on la laissa inachevée en attendant que le trublion s’y colletât. Jean Bohaud était bien connu dans la paroisse : aubergiste du bourg (hoste), il avait affermé en 1740 à la comtesse de Brion les péages des foires de Brion perçus sur ceux qui empruntaient l’un des trois chemins qui donnaient accès au foirail. En 1750, il affermait une cabane du foirail en présence du jeune Jean-Charles de Laizer, autorisé par son tuteur.

      Bien que sommé par tous de faire sa part, Bohaud “ne daigna y satisfaire”, raillant même ceux qui avaient travaillé et proférant des menaces à l’encontre de ceux qui lui en faisaient le reproche, au point que son obstruction devint une affaire de police. Le procureur d’office de Compains se trouva contraint de présenter une requête au juge de la châtellenie de Brion pour forcer l’esprit frondeur à obtempérer. Le juge donna trois jours à Bohaud pour réaliser sa part de cloison. S’il ne se soumettait pas, son refus l’exposerait à trois livres d’amende et aux dépens. Semblant sûr du refus de Bohaud, le juge envisageait déjà d’utiliser la somme pour réparer l’église. N’en ayant pas trouvé la preuve, on ne sait si Bohaud vint à résipiscence.

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MALSAGNE

 

Un domaine du seigneur

         Le lieu-dit Malsagne (alt. 1130 m.), jouxtait les communaux des habitants du bourg sur la Montagne de Barbesèche. Aucun des textes médiévaux retrouvés n’évoque cette terre de taille moyenne et de peu de qualité, comme indiqué par son nom. 

      Au XVIIe siècle, les premières données paroissiales et notariales vraiment utilisables montrent qu’un hameau existait à Malsagne. On sait qu’il s’y pérennisera jusqu’au XXe siècle. On pratiquait principalement à Malsagne l’élevage pour la production de fromages et de beurre. Sur les parcelles les plus pauvres on cultivait le lin dont on a déjà vu qu’il était abondamment produit dans la région de Compains. 

      Qui travaillait à Malsagne ? On y trouve à plusieurs reprises des Golfier (une famille de Brion), Meynial, Vidhille (venus du hameau de Bohaud au Valbeleix), Morin, Eschavidre et surtout des Amigon, une famille qui y restera enracinée pendant quatre siècles. En 1685, pour travailler à Malsagne, on est allé chercher au lointain village de Graffaudeix des “gens de labeur”, Michel Barbat et Maximilienne Tartière “a present demeurant au domaine du chasteau de Compains”.

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Malsagne – Ruines de bâtiments

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Des dettes qui conduisent au métayage

      Devenir métayer ne témoignait pas d’une ascension sociale.  Cesser d’être son maître pour aller travailler chez un propriétaire foncier était un état qu’on n’embrassait le plus souvent que contraint et forcé par les dettes après avoir vendu tout ou partie de ses biens propres. Parfois même ce sont des frères d’une même famille qui, après s’être associés, ont fait de mauvaises affaires et se trouvent finalement dans la nécessité de trouver de l’embauche en tant que métayers après avoir vendu tout ou partie de leurs terres.

      A deux reprises au XVIIe siècle, les métayers du domaine de Malsagne sont des paysans endettés venus des paroisses voisines qui ont dû vendre leurs biens et sont venus chercher du travail à Compains. Ce sont en 1657 les trois frères Vidhille, Benoît, Ligier et Michel, des cultivateurs du hameau de Bohaud dans la paroisse voisine du Valbeleix. Pour payer leurs dettes, ils ont vendu les terres qu’ils exploitaient à Escoufort et se sont fait embaucher “dans la mesteyrie de monsieur de Siougeat [Laizer] au village de Mallesaigne” où ils viennent habiter. Benoît Vidhille et sa femme Françoise Mosnier sont toujours métayers à Malsagne en 1664 quand ils marient leur fille Louise en présence d’un cadet des Laizer, Jean, seigneur de Lignerol, témoin au mariage.

      Les baux à métayage de Malsagne comprenaient classiquement un ensemble de terre d’un seul tenant, le logement du métayer et les bâtiments d’exploitation. En principe, propriétaire et métayer partageaient à égalité les frais et les produits mais ce pouvait être aussi un bail à mi-fruits, passé généralement pour neuf ans. Dans certain cas, un partage des risques figurait au bail.  On verra ci-après les obligations du preneur.

      C’est l’endettement paysan qui offre à Jeanne de Bélinay, veuve de Jean de Laizer, l’occasion d’étendre – peut-être provisoirement – ses biens à Malsagne. Laboureurs au bourg de Compains, les frères Morin possédaient des bâtiments d’exploitation et des prés à Malsagne. Endettés en 1678, ils doivent 1810 livres à Antoine Ribeyre seigneur d’Opme, déjà propriétaire depuis 1665 du domaine voisin de Cureyre. Quelques années auparavant, Jean de Laizer s’était porté caution des Morin “pour leur faire plaisir” écrit le notaire, au cas où ils ne pourraient pas rembourser d’éventuelles dettes. Deux ans après la mort du seigneur de Brion, Jeanne de Bélinay, sa veuve, se doit d’honorer la caution. Elle paye à Ribeyre les dettes des Morin qui, en contrepartie, lui “vendent” pour le montant de la dette “une grange et estable située dans le village de Malsagne” ainsi que plusieurs prés et parras situés à Malsagne et La Berche, le tout joignant “la voye commune” qui conduit du bourg à Brion. La comtesse de Brion augmentait ainsi ses biens à Malsagne tout en évitant qu’Antoine Ribeyre, déjà propriétaire du domaine voisin de Cureyre, n’étende davantage ses possessions sur la Montagne de Barbesèche. Cette pratique pouvait le cas échéant profiter aux paysans quand le seigneur qui avait racheté les biens d’un endetté ne les conservait que momentanément et les lui revendait après le rétablissement de la situation financière du cultivateur.

      Pierre Morin Nabeyrat exerça longtemps à Compains la profession de procureur d’office, une activité peu rémunératrice qui devait être complétée par un revenu agricole. En 1728, associé à Jean Grouffaud, laboureur du bourg, Morin avait pris à bail à mi-fruit le domaine de Malsagne pour neuf années consécutives. A cette occasion, Malsagne est dit comme ci-dessus “village”, désignation courante des hameaux en langage du pays. Plusieurs familles y habitent, notamment plusieurs membres de la famille Amigon. Ligier Morin, homme d’affaires de la comtesse,  acense à nouveau Malsagne à Morin en 1738 pour neuf années consécutives. Il est cette fois associé à Antoine et Blaise Reynaud, deux frères laboureurs au bourg. Le domaine était alors “garni et meublé” de “douze vaches de montaigne” valant  trente livres chacune que les preneurs se partageaient par moitié. Le lin ne devait être semé que “dans les endroits les plus arides” afin de laisser aux bêtes les meilleurs herbages. La redevance payable annuellement à la dame de Brion était de 300 livres, 25 kg de beurre, 25 kg de fromage et 25 livres de lin.

      En 1760 apparait un changement du mode d’exploitation de Malsagne, probablement consécutif à la prise en mains de la seigneurie par Jean-Charles de Laizer. Le domaine est à présent “mis en montaigne”, c’est à dire qu’il est devenu un lieu d’estive et un fermier ou colon y travaille. Pourtant en 1768 et 1771, faute d’avoir mis un colon dans le domaine de Malsagne, Laizer est imposé à la taille dans le rôle de la paroisse.

      Après avoir pris en bail à ferme au seigneur de Brion pour neuf ans la moitié de la Montagne de Malsagne en 1768, Jean Martin et son fils doivent six mois plus tard renoncer à ce bail et reçoivent  24 livres d’indemnités. Ce dessaisissement est fait au profit de Jean Boussange, bailli de Montaigut le Blanc où Jean-Charles de Laizer à acheté le château qui domine le village. Les Martin retrouvent immédiatement de l’embauche au domaine des Yvérats.

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Buron de Barbesèche

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      En 1925, vivaient toujours à Malsagne : Antoine-Echavidre-Raynaud, la veuve de Louis Tartière, Marie Boyer, épouse en secondes noces de Jean Amigon et sa fille mineure Lucienne Tartière.

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Le PRE RIGAUD

      Vaste espace de pacage, le pré Rigaud (alt. 1140 m.) était un pré seigneurial d’une trentaine d’hectares “entouré de cloisons”. Il confinait au sud à la montagne de Barbesèche, au nord il bordait le profond ravin qui plonge vers la vallée de la Couze. Le pré était séparé de Malsagne par le ruisseau qui dévale vers la Couze en suivant le raide chemin qui conduisait du bourg vers Brion avant la construction de la route actuelle. Le Pré Rigaud reliait le domaine seigneurial de Malsagne aux terres seigneuriales de la Contraille.

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L’acense de 1748

      En 1748 le Pré Rigaud est la propriété de Louise de Miremont, comtesse de Brion, tutrice de son fils Jean-Charles, encore mineur. Elle a donné la jouissance de ce pré étendu au procureur d’office de la terre de Compains, Pierre Morin qui le baille cette même année pour six ans à deux habitants du bourg, Jean Roux et Jean Grouffaud avec la jouissance supplémentaire de trente têtes d’herbages dans la Montagne de Barbesèche. Jean Grouffaud, qui a épousé la fille, bien dotée d’un cabaretier, est le fils de Jacques Grouffaud, maréchal-ferrant au bourg. Il deviendra maréchal à Egliseneuve d’Entraigues.

      Le bail du Pré Rigaud  n’incluait à cette date que deux bâtiments : une grange et une étable “pour l’ameublement des fromages”. Aucun logement n’y est mentionné pour un métayer, ce qui laisse à penser qu’il n’était pas exploité en domaine, en dépit de la terminologie employée par le notaire.  En rapport avec la superficie de ce vaste pré, le troupeau était composé de 18 vaches pleines ou suivies, “de valeur raisonnable”, d’une paire de bœufs et d’une paire de doublons, des bestiaux que les preneurs devraient rendre en nombre et valeur identiques à ceux qu’ils avaient reçus. S’y ajoutait une jument poulinière pleine estimée 60 livres, dont le produit ou la perte seraient partagés entre Morin et les preneurs. Comme à Malsagne, les preneurs étaient autorisés à cultiver du lin sur les terres les moins productives, dont Morin exigeait 25 livres “bien peignées”. Ces biens étaient acensés 640 livres en argent, 60 livres de fromage et 60 livres de beurre, des produits qui devaient être livrés “purs” et de qualité “marchande”, une exigence qui sous-entend que la production n’était pas toujours de qualité. Le tout était payable et portable à la saint Simon 1749 en la maison du procureur d’office.

      Le bail imposait aux preneurs les contraintes habituelles auxquelles s’ajoutait une incertitude. Roux et Grouffaud devraient selon l’usage du pays labourer et “fianter” les endroits les plus arides, faire des rases et écarter les eaux, “faire des cloisons aux endroits convenables”, donc comme on l’a vu précédemment, au bord du ravin, faire trois brasses de couvert à paille à la grange et, pour protéger la toiture de la dent des animaux, faire “chaque année une cloison autour de la grange pour que les bestiaux n’en puissent défaire le couvert” et “faire les razes et écarter les eaux aux endroits nécessaires”. La protection des arbres est, une fois de plus, jugée essentielle puisque les preneurs ne devront “ny couper, ny ébouler aucun des arbres du bosquet du bois qui est autour de la grange”.

      La durée du bail, fixé à six ans, restait incertaine. Pierre Morin, bailleur, n’omettait pas de préciser à Roux et Grouffaud que, si lui-même se trouvait expulsé du Pré Rigaud, eux-mêmes devraient partir à leur tour, sans dédommagement. Sans doute le procureur d’office anticipait-il un éventuel changement du mode d’exploitation du pré consécutif à la majorité prochaine de Jean-Charles de Laizer. On a vu qu’en 1760 le domaine de Malsagne avait été mis en montagne d’estive. Les preneurs étaient à la merci du bailleur seigneurial.

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La Révolution

    En 1792, un état des biens des émigrés existants dans la municipalité de Compains, montre que le Pré Rigaud a été affermé par Jean de Laizer à François Tartière jeune de Chaumiane, pour un montant de 840 livres. Aucune fourniture de fromage n’est exigée dans le bail, il faut dire qu’à cette date, Jean-Charles de Laizer a quitté l’Auvergne.

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Le pré Rigaud sur le cadastre de 1828

      L’étendue du Pré Rigaud (dit Rigot sur le cadastre n°158), reste stable entre le XVIIIe et le XVIIIe siècle. La matrice du cadastre, section D de Cureyre, montre que le pré a une superficie de 22 hectares et son propriétaire est Game Mary, un habitant de Champeix.

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Buron sur la Montagne de Barbesèche

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      On remarque non loin du Pré Rigaud un petit pré de forme carrée dit “le closet”. Ce pré placé au bord du ravin appartenait à Antoine Amigon, habitant de Malsagne. A Compains, ces nombreux lieux, dits clos ou clozets, étaient parfois bordés de talus plantés de buissons pour clôturer une parcelle pentue ou située au bord d’une pente.

Lors de la vente en six lots de la Montagne de Barbesèche en 1914, pas plus qu’en 1925, le pré Rigaud, dit “la Montagne de Rigaud”, ne fait pas partie de la Montagne de Barbesèche.

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A SUIVRE

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