Compains

Histoire d'un village du Cézallier

1 – Le bourg

mise à jour : juillet 2022

C’ETAIT COMPAINS

LE BOURG

Vues générales

      André Boyer, né en 1901 à Amiens, photographia en 1936 le village de son père Jean Boyer (né à Compains dans la maison du Couny entre Cureyre et le bourg). Sa mère, Annette Jourde est de Boutaresse, hameau de la commune de Saint-Alyre-ès-Montagne). Sitôt mariés en 1890, ils émigrèrent en Picardie. Jean Boyer est le petit-fils d’Antoine Boyer et Michèle Laporte.

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Compains en 1936

Photo familiale d’André Boyer (1901-1970), père de l’auteure de ce site, et arrière-petit-fils

d’Antoine Boyer, dit “l’héritier” (1796-1879) et Michèle Laporte (1803-1891)

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Compains, première moitié du XXe siècle

      Ce large panorama de Compains est photographié depuis la montagne située au sud du village, un angle de vue souvent privilégié par les photographes professionnels.

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Compains – Vue générale

Carte postale B 445 – Carte postale de Denise Chanet

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      Au fond à gauche, à demi masquée par un arbre, on distingue une maison dotée d’une tour. Les Anciens du village ont gardé la mémoire de cette tour (pigeonnier ?) dont la hauteur est aujourd’hui réduite de moitié. Elle flanquait l’habitation des  Morin qui furent tabellions-notaires à Compains et dans plusieurs communes du voisinage du milieu du XVIIe au XIXe siècle. La destruction d’une grande partie de la tour remonterait aux années 1920.

Devant l’église, la mairie-école avant son agrandissement. A droite, l’ancien couvent des religieuses du Coeur de l’Enfant Jésus, basées à Sermentizon. Les soeurs qui se consacraient à des oeuvres de miséricorde et à l’enseignement tenaient à Compains une école privée qui fut fermée en 1902, peu avant la loi de séparation de l’Eglise et de l’État.

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Dans les années cinquante

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Compains (P.-de-D.), alt. 959 m.- Vue générale

Photo Boquet, Issoire – Edit. Blanchet, Compains

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     Grâce au même angle de vue privilégié par le photographe, l’évolution du bâti est perceptible. La Mairie-Ecole a été agrandie le long de la route de Brion alors que monsieur Philippon était maire et que Louis Amouroux et son épouse étaient instituteurs depuis 1946. Tous se mobilisèrent pour obtenir l’agrandissement de l’école qui fut terminée en 1956, une époque où le cabinet clermontois d’architecture de Valentin Vigneron connaissait un grand essor. Cet architecte clermontois  qui influença largement le paysage urbain de Clermont-Ferrand œuvra également à la construction de l’école du bourg.  On trouve en effet sur la façade de l’école des traits caractéristiques du style de Vigneron, en particulier des formes géométriques, des arabesques de couleur et l’entourage des ouvertures, souligné par de larges margelles de couleurs vives. Des sculptures de Jean Mosnier qui collabora à plusieurs reprises avec Vigneron complètent l’ensemble (voir le chapitre Ecoles du nord Cézalier). A l’intérieur de l’école, Croizet a décoré les murs de peintures dont une partie est aujourd’hui recouverte. L’église a vu son beffroi protégé vers l’ouest et la tôle a fait son apparition sur les toitures.

       Le photographe a cherché à animer la scène en évoquant l’élevage : au fond, un troupeau passe devant l’église. Sur la montagne, on remarque la progression du couvert forestier.

      Cette carte postale est “régionale” : le photographe est d’Issoire et l’éditeur est Blanchet de Compains. Un descendant de François Blancher qui fut maire de Compains de 1822 à 1831 ?

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Compains au début des années 2000

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Compains – Vue générale

Les Editions du Gabier, Pierre Artaud et Cie éd., Saint-Herblain 44800

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      Au XXIe siècle, l’angle de prise de vue est resté identique. Au premier plan, la route de Brion élargie franchit le pont sur la Couze. Plus loin, les constructions couvertes de tôles apparaissent nettement. Comparée aux vue précédentes, sur cette carte l’impression de stabilité prévaut.

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PATRIMOINE RELIGIEUX

L’église Saint-Georges

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L’Auvergne pittoresque n°2847 – Compains – L’église.

“Bel édifice du XIIIe siècle dont l’intérieur a beaucoup de style”

Edit. Perrière, Compains P.-de-D. – Carte postale de Jacqueline Mazeyrat. Carte sépia en papier mat comme souvent dans l’entre deux guerres. Le “dos vert” de la carte est dorénavant divisé en deux parties avec à droite l’espace destiné à l’adresse du destinataire.

Au dos de la carte le texte daté du 30 mars 1915, a été rédigé par Albert Blancher qui évoque son père, Blaise Blancher qui, mobilisé dans la Somme, attend d’être envoyé au combat.

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      L’homme qui pose sur la carte postale n’a pas été reconnu.  L’horloge qu’on distingue sur le beffroi du clocher fut installée en 1896. Le cimetière n’a pas encore été transféré et on aperçoit plusieurs tombes.   Le mur qui soutient le cimetière avait été restauré en 1883 par Jean Vendioux, un maître-maçon originaire de Gioux dans la Creuse. Venu travailler à Compains, il y avait épousé le 7 octobre 1862 Antoinette Boyer, dixième enfant d’Antoine Boyer “l’héritier” époux de Michèle Laporte. Reparti dans la Creuse après son mariage, le couple était revenu habiter Compains en 1883, époque où Jean, devenu “entrepreneur de travaux publics”, reçut 2500 francs pour la réfection du mur du cimetière.

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L’Auvergne – Compains – Eglise (côté est) – Monument historique XIIIe siècle

Carte sépia à dos vert – Edit. Perrière, Compains, P.- de-D.

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Carte en papier mat comme souvent dans l’entre-deux guerres. Le “dos vert” de la carte est dorénavant divisé en deux parties avec à droite, l’espace pour l’adresse du destinataire.

      Derrière le mur du cimetière, rares sont les pierres tombales encore visibles, indiquant que la majeure partie du cimetière a été transférée vers son emplacement actuel, ce qui situe la carte vers 1935. Le mur du cimetière n’est pas encore percé par le grand escalier qu’on peut voir aujourd’hui.

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Façades sud et ouest de l’église

L’Auvergne – Compains -Eglise (côté ouest) – Monument historique du XIIIe siècle

Edit. Perrière, Compains, P.-de-D. – Carte postale de Jacqueline Mazeyrat

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      Semblant en excellent état, le clocher de l’église vient sans doute d’être refait. On distingue nettement le mur du cimetière fermé d’une grille. Pendant des siècles, les évêques lors de leurs visites pastorales à Compains, réclamèrent que le cimetière fut clos pour protéger les tombes si peu profondes qu’on y marchait sur les ossements et y éviter la divagation des animaux.

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      L’escalier qu’on peut voir aujourd’hui derrière l’église fut construit que dans les années soixante. Une grande croix de mission a été placée dans l’axe du chevet.

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La porte sud et ses pentures

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L’Auvergne – Compains – Eglise, la porte

Edit. Perrière, Compains, P.- de-D.

Carte sépia à dos vert, d’époque entre-deux-guerres – Don de Denise Chanet

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Ancien cimetière : la croix près du porche de l’égliseCarte postale de Denise Chanet

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Cette croix se trouve aujourd’hui dans le transept nord de l’église Saint-Georges.

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Eglise Saint-Georges : la nef et le choeur

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A l’entrée du chœur on distingue le chancel de fer forgé qui séparait la nef du chœur de l’église. Cette balustrade est aujourd’hui placée dans le transept nord, près de la pierre baptismale.

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Eglise Saint-Georges : la chaire

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Edit. Perrière, Compains, P.- de-D.

Carte sépia à dos vert (entre-deux-guerres) – Don de Denise Chanet

      Cette ancienne chaire est aujourd’hui démontée. On pourra voir le détail des panneaux sculptés dans le  chapitre consacré à l’Eglise Saint-Georges.

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Une paroissienne

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La procession

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Photo de Denise Chanet

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Le monument aux morts de la guerre 1914-1918

L’Auvergne – Compains – Le Monument aux Morts

Edit. Perrière, Compains – Carte postale à dos vert de Jacqueline Mazeyrat

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      Le monument aux morts est ici situé à son premier emplacement. Comme souvent après la première guerre, des obus soutiennent la chaine qui entoure la colonne commémorative. L’obélisque est surmonté d’une croix de guerre 1914-1918 stylisée (une croix pattée avec les épées croisées). Plusieurs ornements figurent sur le fut de l’obélisque : la branche de laurier, à nouveau la croix de guerre et un coq dont la patte est posée sur un casque de soldat. On retrouve un monument de même style à Saint-Alyre-ès-Montagne.

      Déplacé après la seconde guerre mondiale et après le déplacement du cimetière, il est aujourd’hui dépourvu de ses chaines et a été placé près de l’église Saint-Georges (voir chapitre : Guerres à Compains). Son auteur est le marbrier Morel et fils, entrepreneur de marbrerie à Brioude.

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LA MODERNISATION de la COMMUNE

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L’adduction d’eau

      En 1887, si à Brion “chaque maison avait son puits”, il n’en était pas de même au bourg. Le chef-lieu de la commune de Compains n’avait pas de fontaine. Pour se fournir en eau on devait puiser l’eau soit au bord de la Couze, ruisseau qui pouvait être pollué en particulier par les déjections animales, soit se rendre à l’extérieur du village au bas d’un talus presque vertical, à environ 400 mètres des habitations où une source sourdait près de l’oratoire de Saint-Georges.

      La source de Saint-Georges fournissait une eau limpide et abondante, à la température inchangée en toute saison. A l’étiage après deux mois de sécheresse, la source conservait un débit de 147 litre par minute, ce qui supposait un débit double en hiver et au printemps. En juin 1887 le conseil municipal décida que l’eau de cette source serait amenée au centre du village et pour mieux rentabiliser l’investissement le conseil souhaita en outre vendre ou affermer une partie de l’eau aux propriétaires dont les prairies situées à la sortie du bourg avaient besoin d’irrigation.

      Excellente pour tous les usages domestiques, la source fut déclarée tout indiquée pour alimenter deux fontaines publiques. L’une que nous pouvons toujours voir aujourd’hui surmontée de la statue équestre de Saint-Georges fut ornée de quatre mascarons léonins et placée sur la place du village. L’autre, dotée d’un seul mascaron, fut placée face à la mairie.

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La fontaine Saint-Georges sur la place du village

      La place de la fontaine devint le lieu de rencontre quotidien des habitants avant l’arrivée de l’eau courante à domicile. Creusée pour accueillir la conduite d’eau, la colonne centrale carrée est décorée de quatre têtes de lions d’où sortent les aigrettes des jets  par où on captait l’eau potable, laissant le bassin aux animaux. Des barres métalliques placées entre la colonne et le bord du bassin permettent de poser le seau.

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Compains – Fontaine de Saint-Georges

Auvergne pittoresque – Gouftaix phot. Issoire – Carte datée 1945

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La place de la fontaine avant 1945. Au fond, une boucherie a remplacé l’ancien bureau de poste.

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L’Auvergne – Compains – Fontaine Saint-Georges

Edit. Perrière, Compains, P.- de-D.

Carte sépia à dos vert (entre-deux-guerres) – Don de Denise Chanet

Ce serait Jeanne Pasquier de Compains qui pose sur la carte postale ci-dessus.

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Les voies de communication

      Editeur de cartes postales pour valoriser son village, Jean-Baptiste Perrière se devait d’évoquer les transports qui desservaient la commune. C’est cette idée qui, peut-on penser, présida à l’édition des deux cartes postales qui suivent, bien que Marien Perrière n’apparaisse pas éditeur de la seconde vue. Selon le Moniteur d’Issoire, les campagnes en 1880 sont desservies par des diligences et des omnibus.

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L’Auvergne – Compains – Carrefour des routes de Besse et d’Issoire

Edit. Perrières, Compains, P.-de-Dôme – Carte postale à dos vert de Jacqueline Mazeyrat

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Compains relié par autobus à Issoire et Clermont-Ferrand

Selon le recensement de 1901, Adrien Guittard, 25 ans, et son épouse Marie Tartière, 31 ans, tenaient l’hôtel de Compains représenté ci-dessous.

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Hôtel Guittard-Tartière-Piccini, Compains (Puy-de-Dôme) arrêt de la ligne d’autobus

Issoire-Compains et Compains-Clermont-Ferrand, Carte postale de Denise Chanet

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Les P.T.T.

L’Auvergne – Compains – Le bureau de poste et la Caisse nationale d’épargne

Edit. Perrière, Compains –   Carte postale de Denise Chanet

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      Ancien chasseur-alpin, Roger Charbonnel fut facteur-receveur de ce nouveau bureau de Poste de 1967 à 1985. Il avait été auparavant facteur à Saint-Alyre-ès-Montagne où, l’hiver, il faisait sa tournée à skis comme le faisait à Egliseneuve le docteur Jacques Bernard qui utilisait lui aussi ce très ancien moyen de transport.

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L’ACTIVITE ECONOMIQUE

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L’épicerie

      Au recensement de 1876 la population de Compains atteignait 962 habitants, un pic qui ne fut jamais dépassé. Pour répondre aux besoins de cette population nombreuse, on comptait des artisans (maréchal-ferrand, tisserand, charpentier, couvreur à paille…) mais aussi plusieurs commerçants avec en particulier deux épiceries (maison Perrière puis Philippon et maison Blanchet notamment) et plusieurs auberges. Jean-Baptiste Perrière (né 18 juin 1890), épicier-boulanger, tenait  avec son épouse Marie Thalamy un magasin qu’il fit éditer sur des cartes postales, ainsi que plusieurs autres lieux emblématiques de Compains.

     L’une des auberges a cessé depuis longtemps son activité, celle du couple Guittard-Tartière dit “tombe le loup“. L’autre, qui lui faisait face, affichait l’enseigne rassurante “Aux bons soins des voyageurs”. C’était l’hôtel des Catherine, devenu plus tard l’hôtel-restaurant Les Diablaires tenu par la famille Espinoux, aujourd’hui fermé.

 On trouvait des Spinous à Compains au XVIIe siècle, leurs ancêtres ?

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La maison Perrière : le “supermarché” de Compains

L’Auvergne – Compains – Maison Perrière datée 1887 sur la lucarne centrale

Edit. Perrière, Compains, P.- de-D.

Carte sépia à dos vert d’époque entre-deux-guerres.

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     De la boulangerie aux aliments du bétail jusqu’à l’essence une fois l’automobile venue, on trouvait tout dans l’épicerie de Jean-Baptiste Perrière, éditeur dans les années 1930 de cartes postales de Compains, qu’à n’en pas douter il vendait dans sa boutique.

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Compains – Epicerie Perrière

Carte de Gilles Crégut

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Les cafés-hôtels

A gauche, le café-hôtel Guittard-Tartière-Piccini et l’hôtel des Catherine

Carte antérieure à 1932.

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      Bien placé au centre du bourg, le café-hôtel des Guittard-Tartière puis des Piccini (ci-dessus à gauche de l’illustration ci-dessus) avait été construit sur l’emplacement d’un chezal. Au recensement de 1901, Marie Tartière alors âgée de 31 ans est dite “maîtresse d’hôtel” à Compains où elle exploitait le commerce de ses parents avec son époux, l’ancien voiturier Adrien Guittard, âgé de 25 ans (Moniteur d’Issoire, 1900, p. 22, 37). Leur fille Francine Guittard épousa Charles Piccini et ils reprirent le café-hôtel et le commerce de vin des parents de Francine.

Sur l’illustration, le café-hôtel Guittard-Tartière-Piccini est précédé d’un escalier où se tiennent plusieurs personnages. Le tonneau installé à droite de l’escalier révèle l’activité de l’établissement. Les jours de noces, c’est sur les marches de ce café que se regroupaient les invités pour la traditionnelle photo de famille. L’ancien café est aujourd’hui devenu une maison d’habitation.

En face, à droite de l’illustration, l’hôtel des Catherine “Aux soins des voyageurs”, puis l’hôtel-restaurant Les Diablaires, aujourd’hui fermé. Cet hôtel était tenu vers 1900 par le grand-père de Robert Mouly.

Au fond, derrière le mur couvert d’affiches, les tombes encore nombreuses indiquent que le transfert du cimetière n’a pas commencé.

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Le café-hôtel Guittard, côté sud

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Compains (Puy-de-Dôme) – Hôtel Guittard

Edit. Perrière à Compains

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      Au café Guittard on vendait du vin, activité bien mise en évidence sur la carte postale ci-dessus par le tonneau placé au premier plan. Derrière la table, un couple, sans doute les propriétaires, madame Guittard-Tartière et monsieur Tartière dit “Tombe-le-loup” ou leurs successeurs le couple Piccini.  En dépit de l’arrivée du chemin de fer, de nombreuses diligences parcouraient encore les campagnes dans la première moitié du XXe siècle. Aussi distingue-t-on derrière l’arbre, une diligence équipée de deux petites roues à l’avant et de deux grandes roues à l’arrière. Des bagages sont installés sur le toit, les chevaux ont été dételés. Au fond, derrière le mur du cimetière, on aperçoit l’épicerie Perrière.

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L’auberge des Catherine – Au fond l’ancienne poste sur la place de la fontaine Saint-Georges

 Compains – La grande place

Dumousset édit., Clermont-Ferrand B 465 – Carte de Gilles Crégut.

      A gauche l’hôtel des Catherine. Au fond, derrière la fontaine Saint-Georges, l’ancienne poste qui ferma dans les années soixante. A droite, un bâtiment en ruine près d’une maison “couverte à paille”.

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Compains – Entrée est du bourg

Editions Perrière à Compains

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Compains – Entrée du bourg

L’Auvergne pittoresque. G. VILLOUX, phot. Issoire

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Le moulin à scie du maréchal-ferrant au bord de la Couze

 Compains – Le moulin à scie de Babut

 Edit. Perrière, Compains, P.- de-D. (Source : Arch. dép. du P.-de-D.)

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      Aujourd’hui encore, les Anciens du village se souviennent de la maison de Michel Babut, le maréchal-ferrant. La forge était située à la sortie de Compains, sur la route de Brion. On y venait, entre autres, faire cercler de ferraille les roues des charrettes. Non loin de sa forge, Michel Babut avait construit le petit moulin à scie visible ci-dessus que plusieurs compainteyres se souviennent avoir vu fonctionner. Chacun y venait avec son bois pour le faire scier. Un wagonnet sur rails descendait le bois au moulin où Babut fabriquait des roues de chars.

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Au temps de l’ancienne halle : le marché aux fromages et le garde-champêtre

      Jour de pluie à Compains où l’on vient vendre ou acheter des fromages au son du tambour de Jean Amigon (1884-1965) garde-champêtre (au premier plan à gauche). A gauche l’église, à droite l’ancienne halle, orientée est-ouest.

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Auvergne pittoresque – Compains – Marché aux fromages

Goullioux, phot., Issoire (Source : Arch. dép. du P.-de-D.)

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      Contrairement à une idée enseignée au XIXe siècle, Charles V n’a pas créé les gardes-champêtres en 1369. C’est durant le Haut Moyen Âge qu’apparaissent les premiers messiers, messiliers, mességués (termes dérivés de messis = moisson), ceux qui devaient garder les moissons.

      Missionnés pour garder l’espace rural, les gardes-champêtres ont vu leur statut redéfini pendant la Révolution qui les a rendus obligatoires dans toutes les communes rurales où leur fonction était souvent exercée par d’anciens militaires assermentés. Lors de la survenue d’un évènement exceptionnel, on faisait “battre la caisse” pour réunir la communauté villageoise. Crieur public, le garde-champêtre s’annonçait au son d’un roulement de tambour qui attirait l’attention des villageois sur les nouvelles qu’il véhiculait. Le garde-champêtre travaillait “à cor et à cri”, une  expression encore employée par le conseil municipal de la commune de Compains en 1839 pour évoquer les réclamations des habitants qui exigent “à cor et à cri” l’amélioration du chemin qui conduit au Valbeleix.

      Depuis le milieu du XXe siècle, les garde-champêtres ne sont plus obligatoires dans les communes rurales et tendent à disparaitre.

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 La nouvelle halle

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L’Auvergne – Compains – Marché aux fromages

Edit. Perrière, Compains, P.- de-D. – Carte postale à dos vert

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      Un Marché aux Fromages se tenait chaque dimanche dans l’ancienne halle de Compains depuis le XIXe siècle. Construite de façon sommaire, la halle était alors orientée est-ouest.

      La carte postale ci-dessus montre le nouveau marché couvert, reconstruit en maçonnerie dans les années 1929-1932. Le bâtiment est  dorénavant orienté nord-sud et dos à l’ouest pour limiter l’impact des intempéries, la façade Est restant ouverte pour faciliter la présentation des fromages. Plusieurs charrettes ont été dételées et les attaches des animaux sont encore visibles sur le Sully, le vieux frêne remarquable qui orne le centre de la place. Le déclin du marché aux fromages qui s’était déplacé vers Besse fit ensuite évoluer la fonction du bâtiment. On ferma la façade est et la halle devint une salle des fêtes.

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Compains, village touristique

      Outre l’oratoire de Saint-Georges et l’église de Compains, on distingue sur cette carte postale le Gonfanon, blason emblématique de l’Auvergne depuis le XIIe siècle [D’or (fond jaune) au Gonfanon de gueules (rouge), frangé de sinople (bordé de vert)]. Le Gonfanon est surmonté d’une couronne comtale, sans doute pour évoquer les anciens comtes d’Auvergne.

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     Apparition du Gonfanon : lorsque Urbain II lança la première croisade depuis Clermont en 1095, il donna un gonfanon à Eustache III de Boulogne. Attaché à une hampe, ce fanion aurait servi de point de ralliement aux chevaliers chrétiens auvergnats pendant la croisade.

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A SUIVRE

Un commentaire sur “1 – Le bourg”

  1. Rabany Pierre Says:

    Les commentaires de certaines photos sont inexactes

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