Compains

Histoire d'un village du Cézallier

– La chèvre bestia non grata

 

 

 

HARO SUR LES CHEVRES

 

 

Une “bête menue” qui soutient les plus fragiles

      Le rôle joué par la chèvre dans nos montagnes n’est pas un sujet rebattu et il pourrait même surprendre dans le contexte de cette Histoire des seigneurs et du village de Compains. L’animal mérite bien cependant la présente digression car les chèvres jouèrent avec les moutons un rôle essentiel à la survie des plus humbles des habitants de nos montagnes.

   Il apparait dans la documentation que cet animal méconnu eut de tous temps un rôle auxiliateur important pour les miséreux, ceux qualifiés en 1802 “la classe indigente des habitants de la campagne”, par le médecin Jean-Baptiste Brieude. Indispensables aux plus modestes, les chèvres contribuaient à la survie des groupes sociaux dépourvus de biens fonds, journaliers, veuves, vieux, infirmes ou malades. Ceux qui devaient vivre de peu. 

 

Un animal peu coûteux

      On élevait dans la province d’Auvergne une multitude de chèvres qui participaient pleinement à l’ancienne économie. Peu chère à l’achat, docile et frugale, la chèvre, selon la pension d’une veuve en 1749 “consomme quatre quintaux de foin en hivernage” [Poitrineau], alors qu’une vache en consomme 30 [le quintal vaut à cette époque 50 kg environ].  Nourricières grâce à leur lait et à la viande de leurs cabris, les chèvres étaient aussi pourvoyeuses de revenus grâce à leur suif et à leur cuir.

    Animaux des rochers escarpés – dits en patois local chabra (la bique) et pero (le bouc) – les caprins vagabondaient nombreux sur les rochers de la cheire de Compains.  Leur transport, qu’ils traversent en bac une rivière ou qu’ils paient un péage, coûtait beaucoup moins que le déplacement des bovins. Par exemple, au péage de Pontgibaud en 1743, une bête à corne payait deux deniers, l’équivalent de la somme demandée pour huit chèvres. Passer douze bêtes au bac de Cournon sur l’Allier en 1747 coûtait un sol, alors qu’il fallait payer six deniers pour un seul bœuf (un sol=12 deniers).

     C’est pourtant un dossier à charge et à décharge des chèvres qu’il faut instruire car leur vagabondage dans les montagnes ne fut jamais exempt de reproches justifiés.

 

Un ostracisme immémorial

      Bien acceptés au Haut Moyen Âge, chèvres et moutons pouvaient pacager dans les montagnes arvernes sans s’attirer la moindre marque de rejet. Les choses évoluèrent avec l’arrivée des premiers bovins dans les montagnes, semble-t-il vers le huitième siècle. La prédominance progressivement acquise par les bovins nécessita  un partage des terres où pacager. En outre, après les défrichements massifs pratiqués dans la région, il fallut protéger ce qui restait de forêts. Commença alors un face à face à l’origine de conflits sans fin qui opposèrent les forestiers aux éleveurs de caprinés.

Brioude – Chèvre sur le plafond du doyenné (fin XIIIe s.)

 

Honnies soient les chèvres

      Partout les chèvres étaient honnies des mieux pourvus, lassés de subir leurs “délits champêtres”. Et il était incontestable qu’introduites par dizaines dans les bois, des chèvres mal gardées pouvaient occasionner de “grands dommages par rapport aux jeunes arbrisseaux”. Certains propriétaires auraient voulu les bannir alors que ces animaux peu onéreux contribuaient à la survie des groupes sociaux les moins bien pourvus.

      Partout les dégâts de la dent vorace des caprins soulevaient une infinité de plaintes, et ce jusqu’en ville où on n’échappait pas non plus à leurs divagations. En 1481 par exemple, les consuls de Clermont donnent l’ordre “que l’on tienne pourceaux, boucs ou chèvres ou autres bestes dishonnestes portant infection dans la ville” ; à Issoire en 1535, on interdit de laisser courir de jour ou de nuit les chèvres dans la ville et on intime à chacun de les faire garder et de “les clore” sous peine d’amende ; en 1661, c’est l’abbaye de Saint-André qui fait interdire de tenir des chèvres à Bravant sous peine de confiscation des bêtes.

      Une vie pastorale bien réglée et respectueuse de la coutume, n’autorisait pas le pacage des chèvres et des moutons dans les jeunes bois.  Un différend causé par les chèvres s’élève en 1555 à Ardes, paroisse proche de Compains. Le conflit oppose le baron de Mercoeur seigneur d’Ardes aux habitants qui jouissaient depuis des siècles de droits d’usage durant l’automne et l’hiver dans les bois seigneuriaux de Leyde (Teyde). Profitant de ce droit, les paysans, avaient enfreint la coutume d’Auvergne et pris l’habitude de faire pâturer leur bétail dans le bois de Teyde même quand les arbres s’y trouvaient en puel (bois de moins de quatre ans) après avoir été taillés “ce qu’il n’estoit raisonnable” selon le seigneur, et ce qui n’y était autorisé en aucune saison. Une transaction intervint et les ardoisiens purent faire pâturer leur bétail dans le bois de Teyde, mais “fors les chèvres”.

      En 1752, ce sont les habitants de Rouhérent, près de Saint-Hérent, qui demandent la suppression des chèvres “qui saccagent la récolte des uns et des autres, mangeant le pampre des jeunes arbres”. Le juge châtelain qui connait bien les méfaits des caprins estime que “dans un temps de misère comme celui-cy [1752], il convient de les tolérer encore quelque temps, c’est la nourriture des pauvres qui en ont, à condition qu’ils les garderont à l’attache chez eux ou dans les pacages communs où il n’y aura point d’arbres”. C’était moins des chèvres qu’il fallait se méfier, que du comportement de leurs propriétaires et de leurs bergers, souvent des enfants.

 

Compains – Abri pour chèvres (Prêt Gathier) – Arch. dép. du P.-de-D. Photothèque Cg 63 (Coll. L’album des puydômois)

 

La chèvre dans les coutumes et l’Encyclopédie

 

      Selon Chabrol (1784), la coutume d’Auvergne autorise le pacage là où le propriétaire a recueilli la première et la seconde herbe (regain). Mais elle interdit le pâturage des chèvres dans les bois de moins de quatre ans pour en limiter la dévastation. On autorise même à tirer sur les bêtes vagabondes et seuls les talus leurs sont réservés.

      Les avis étaient partagés au XVIIIe siècle jusque dans ‘Encyclopédie où, objectivement, on exposait le pour et le contre et citait les coutumes : la chèvre “est de peu de dépense ; on ne lui donne du foin que quand elle a des chevraux ; elle a beaucoup plus de lait que la brebis ; on peut la traire matin et soir pendant cinq mois et elle donne jusqu’à quatre pintes de lait par jour ; le fromage qu’on en fait n’est pas mauvais…” mais a contrario : les chèvres “sont des animaux malfaisants…aux champs on doit les tenir attachées à une longue corde”. Selon la coutume de Normandie “on ne peut les mener paître dans l’héritage d’autrui sans le consentement du propriétaire… défend de les mener dans les vignes…vergers, plants d’arbres fruitiers, chênayes, ormoyes, saulsaye, aulnayes, à peine d’amende” ; en Poitou, la coutume stipule que “les bois taillis sont défensables [capables de se défendre] pour le regard des chèvres jusqu’à ce qu’ils aient cinq ans accomplis et à l’égard des autres bêtes jusqu’à quatre ans”.

 

Buffon (1707-1788) – Histoire naturelle des quadrupèdes (Gallica)

 

 

L’INTERVENTION DE L’ÉTAT

 

Évolution de la réglementation

      Appréciées par les uns, les chèvres étaient donc vouées aux gémonies par les autres qui faisaient pression pour qu’on en interdise l’élevage. Durant le règne de Louis XIV, les années 1660 voient la fin de la relative tolérance dont bénéficiaient les chèvres.

      Le non-respect général des biens d’autrui conduisit l’État à tenter de prendre des mesures draconiennes. Dans le cadre de la Réformation des Eaux et Forêts, une ordonnance de 1669 prohiba de mener boucs et chèvres dans les bois à certaines époques de l’année sous peine d’amende et de confiscation des animaux. Les récidivistes encourraient le fouet et même le bannissement. Trop rigoureuse, trop préjudiciable aux pauvres, cette ordonnance qui allait jusqu’à préconiser de détruire les chèvres se révéla inapplicable. En 1727, on déplorait que certaines communautés d’habitants des montagnes élèvent plusieurs centaines de chèvres. Pour limiter les dégradation dues à leur “brout”, on les bannit à nouveau des vignes, vergers, saulées et bois taillis. Sans grand résultat.

      L’Administration revient fermement à la charge en 1749 quand Hennet de Courbois, Réformateur des Eaux et Forêts de France fait le lien entre “la quantité prodigieuse de chèvres que les habitants nourrissent” et le dépérissement des forêts. On distribue alors tant de contraventions  que Peyrenc de Moras, intendant d’Auvergne, doit faire suspendre l’exécution des jugements. Il reconnait même que la prédatrice des forêts doit être préservée car elle contribue à la survie des plus déshérités et au paiement des lourds impôts qui frappent la province. On convenait que les dommages causés par les chèvres dans les montagnes étaient contrebalancés par leurs avantages : procurer le lait, les fromages, et “un trafic considérable de cuirs et peaux de boucs et chèvres” qu’on venait acheter depuis l’Aveyron, notamment pour faire des parchemins.

      En 1751 le conflit s’intensifie. Courbois menace de faire saisir les chèvres pour les vendre au profit du roi, puis de les faire “mater”. Sous peine d’amende, on tente d’obliger les consuls à déclarer les chèvres des paroisses. Un mémoire anonyme pondère cette ordonnance comminatoire après 1751 : on y reconnait une nouvelle fois que “bien des habitants en tirent leur subsistance”. Finalement, on en resta au statu quo ante. Restait à obtenir que les éleveurs de chèvres prennent de strictes mesures de gardiennage pour que les pâtres ne laissent plus divaguer leurs bêtes chez autrui.

La chèvre du Massif central

Illustration du site de l’Association pour le Renouveau de la Chèvre du Massif Central – www.arcm-c.com

 

      La Révolution annula les ordonnances royales prises pour limiter les dégâts des bestiaux dans les bois. Livrés à eux-mêmes après l’émigration des propriétaires, bois et forêts furent dès lors librement pillés par les habitants et broutés par les animaux. Ce fut là le lot commun, à Compains comme ailleurs. Ainsi les habitants d’Apcher dans la commune d’Anzat exposent-il en 1801 “qu’il ne leur reste plus de bois d’aucune essence et qu’ils ne savent où en prendre ; que la destruction des leurs est du a ce mauvais aménagement qu’éprouvent plus ou moins les bois communs : les moutons, les bêtes à cornes, la chèvre même vont y prendre leur nourriture, les jets de printemps sont coupés en été”. On notera que les moutons étaient aussi détestés par les forestiers que les chèvres.

     A Brion, le “mauvais management des bois” du village les a dégradés au point qu’ils ne suffisent plus au chauffage et les brionnais se résolvent à ne plus faire pacager leurs bestiaux dans certains bois pendant dix ans pour attendre leur reconstitution.

      On laissera le dernier mot au médecin humaniste Brieude, qui déclarait en 1802 : “mieux vaut favoriser la population que la végétation”, oubliant sans doute que tout est question d’équilibre et que des forêts bien gérées contribuaient elles aussi à l’équilibre de la vie.

 

 

A COMPAINS

 

Les chèvres dans les inventaires après décès

     Dans notre recherche, réduite à la dimension d’un village et de son environnement immédiat, la présence et les méfaits des chèvres sont peu documentés. L’animal n’apparait jamais dans les contrats de mariage des compainteyres, où les futurs sont presque invariablement gratifiés de six brebis parfois dites “pleines ou suivies” et d’une vache dite “bonne et raisonnable”. Des bestiaux considérés plus nobles et d’un meilleur rapport que la chèvre.

   Les inventaires après décès des pauvres, qu’on peut penser majoritairement détenteurs de caprins, sont rares pour une raison qu’on conçoit bien, ce qui rend les détenteurs de chèvres d’autant plus difficilement décelables.  En 1769, l’inventaire de François Boyer, paysan peu fortuné, montre qu’il détient treize bêtes de toutes espèces dont “quatre chèvres qui sont au pacage avec celles des autres habitants de Compains” dans un lieu non précisé qui pourrait être situé dans la paroisse d’Anzat où des estiveurs menaient déjà paître les moutons. Certains habitants respectaient donc une discipline et pratiquaient la garde groupée alors que d’autres optaient encore pour le troupeau isolé gardé par un pâtre.

     Certains inventaires montrent que des cultivateurs prospères détenaient eux aussi quelques chèvres. Ainsi par exemple en 1662, un gros laboureur du bourg, Pierre Morin-Nabeyrat, dans le testament-inventaire qu’il a voulu faire de son vivant, déclare un important troupeau de 58 bêtes de toutes espèces, dont seulement quatre chèvres.

 

Le troupeau de chèvres de Compains en 1794

      De 1788 à 1795  la population fut frappée par plusieurs années de disette. En réponse à une enquête de l’Assemblée provinciale, Jamot curé de Compains et Eschavidre, syndic, déclaraient en 1788 que la paroisse comptait 165 feux (foyers). Chaque feu comptant en moyenne cinq personnes, on dénombrait plus de 800 habitants  dans la paroisse. Parmi eux, 9 à 10 familles de pauvres journaliers, quatre familles de mendiants (dont une de 8 personnes), deux filles seules et “un vieux garçon”. Environ 10% des compainteyres vivaient donc dans une pauvreté extrême.

      Les premières années de la Révolution (1792 à 1795) sont ensuite marquées par une grave crise de subsistance. On est entré dans une économie de guerre, hommes et chevaux sont réquisitionnés. Le temps pourri, les récoltes déficitaires et la désorganisation révolutionnaire perturbent l’acheminement des grains. C’est la disette.  Avec la sous-alimentation, la mortalité augmente et les épidémies sévissent. En 1794, l’officier de santé Bourbon reçoit 40 livres pour soigner gratuitement les indigents des villages de Compains, Saint-Donat et Valbeleix.

      Cette même année, les maires et officiers municipaux doivent fournir aux autorités du district un dénombrement des bestiaux de la commune, au nombre desquels on trouve une estimation du troupeau de chèvres de Compains.

 

Tableau indicatif des bestiaux – 7 floréal an II (4 mai 1794)

Extrait concernant les chèvres (Source Arch. dép. du P. de D.)

Villages Chèvres
Compains 227
La Godivelle 10 chèvres, 2 boucs
Espinchal 26 chèvres, 1 bouc
Ardes 37
Anzat 15
La Meyrand 10
Roche-Charles 12
Saint-Alyre-ès-Montagne 15
Mazoire 120

 

      Curieusement, les chiffres fournis par les consuls montrent à Compains une concentration des chèvres  plus forte (227) que dans les villages voisins où elles dépassent rarement la quinzaine. Comment interpréter cette disparité ? On peut vraisemblablement la relier aux vastes espaces pierreux et escarpés de la cheire de sept kilomètres issue du Montcineyre qui traverse Compains. Représentée sans aucun couvert forestier sur la carte de Cassini (vers 1760), la cheire était impropre aux prairies et aux cultures mais elle offrait entre Couze et Gazelle d’importantes surfaces de pâtures rocailleuses qui pouvaient bien convenir aux chèvres.

      Une nouvelle liste des indigents établie en 1794 par les consuls de Compains recensait 14 familles ou veuves dotées d’enfants déclarées indigentes, soit un groupe de 24 adultes dans la force de l’âge chargés de 33 enfants. Les plus âgés étaient peu représentés dans ce groupe : seuls deux d’entre eux étaient âgés de 60 ans ou plus. Ces 57 compainteyres nécessiteux ne payaient pas ou très peu d’impôts. La plupart étaient des journaliers qui louaient leurs bras à l’occasion et possédaient éventuellement quelques lopins. Dotés de revenus faibles et irréguliers, ils représentent avec vraisemblance les détenteurs de tout ou partie du troupeau caprin de la commune, des bêtes qui permettaient à leurs détenteurs de confectionner des fromages réservés à la consommation locale, dits chabrillons mais aussi et de façon plus surprenante, dits roqueforts.

 

Le fromage de chèvre

     Produit dans de petites exploitations, le fromage de chèvre était consommé par la famille qui le confectionnait. Selon l’abbé Nicolas Ordinaire en 1804, le chabrillon était un petit fromage sec de chèvre, réservé à une consommation locale : “il se fait avec le lait de chèvre un petit fromage qui n’a de surface que celle d’un écu de six francs et à peu près un pouce d’épaisseur : on l’appelle chabrillon ; il en descend très peu dans la Limagne ; il n’a rien qui puisse le faire rechercher ; on le vend à peu près douze sols la douzaine”.

      On produisait également à Compains et dans les villages voisins un fromage  nommé roquefort, mi-chèvre mi-brebis du moins si l’on en croit le médecin Brieude qui déclarait en 1802 : “le fromage de roquefort est fait avec le lait de chèvre et de brebis et c’est le meilleur des fromages connus”. Le lait de chèvre serait donc entré dans la composition de ce “roquefort local” qu’on aurait pourtant pu croire fabriqué uniquement avec du lait de brebis, d’autant que les enquêtes réalisées durant la Révolution montrent qu’en 1794 on comptait à Compains quatre fois plus de brebis que de chèvres. En fait, ces roqueforts pourraient avoir été faits avec ce qu’on avait sous la main : majoritairement avec du lait de vache, mais aussi parfois en y mélangeant du lait de chèvre. Produit en été aussi bien qu’en hiver, ce roquefort n’avait bien sûr aucun rapport avec celui fabriqué de nos jours dans les Causses. 

      Certains baux font apparaitre des roqueforts à Compains, sans toutefois toujours préciser leur poids. Par exemple un bail à ferme du domaine du Cros de Joran, ameublé de 40 vaches sans aucune chèvre, prévoyait en 1762 la fourniture de “six roqueforts d’hyvert” au bailleur. On trouvait dans le petit héritage laissé en 1805 par Marie Guérin à son petit-fils Antoine Boyer “un petit fromage dit roquefort, pesant deux kilogrammes”.  Les villages voisins de Compains produisaient eux aussi du roquefort. Quand Pierre Peydière, écuyer d’Ardes, afferma en 1788 à Pierre Jourde ses terres de Saint-Alyre-ès-Montagne, celui-ci dut fournir chaque année à Peydière “un quintal de fromage incluant six roqueforts…livrable aux festes de paque chaque année”.

      Du mobilier spécialisé dédié à la fabrication du fromage apparait parfois dans les inventaires. Ainsi trouve-t-on en 1769  dans la salle commune de la maison de  François Boyer “un banc pour faire les fromages de chèvre [et] des faisselles pour les petits fromages”. Selon sa veuve, ils possédaient 5 chèvres.

L’Auvergne pittoresque – Troupeau de chèvres n°1689

Carte postale VDC (Veuve Durant et Cie), éditeur à Clermont-Ferrand

 

Au XIXe siècle

      Le nouveau régime forestier de 1827 souleva des résistances chez les éleveurs pour qui reboisement était synonyme de diminution des pâturages et en particulier des communaux. En 1830, un différend s’élève à Compains entre quatre exploitants du hameau de Chaumiane qui, arguant d’un ancien droit datant de 1719, laissent pacager 35 bêtes dont sept chèvres dans le Bois des Hommes. Au fil du temps, certains parviennent à réunir des troupeaux caprins plus conséquents. Agé, Antoine Boyer, cultivateur au bourg, baille à ferme ses biens en 1835 à Gabriel Brun. Il détient 44 bêtes de tous genres dont un troupeau de 30 chèvres.

      Plus proche de nous, Joseph Dif, garde champêtre à Compains, est requis en 1910 par Antoine Eschavidre-Chabaud au nom des ayant-droit de la montagne de Barbesèche pour verbaliser une bergère, Eugénie Guérin âgée de 11 ans. Sur l’ordre de son père, elle faisait indument pacager trois vaches, trois veaux et une chèvre sur la montagne.

 

L’Auvergne historique et pittoresque

 

      On ne voit plus de chèvres aujourd’hui à Compains alors que des moutons y sont toujours présents. Pourtant certains Anciens se souviennent encore du cabri qu’on mangeait traditionnellement à Pâques et des petits fromages de chèvre dits “cabre-couts”, cabécou ou chabrillous.

 

A “La chèvrerie des Monts Dore”

 

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