Compains

Histoire d'un village du Cézallier

– Au VALBELEIX

 

 

Le DISPOSITIF DEFENSIF

au Valbeleix et sur ses marges

 

      Bornée à l’est par le plateau de la Chavade, à l’ouest par le plateau de la Jarrige, la vallée en auge du Valbeleix est traversée du sud au nord par la Couze née à Compains qui part se faufiler dans les gorges boisées de Courgoul.  Très isolé au Moyen Âge,  ce territoire était cerné sur ses hauteurs par un cordon de lieux défensifs, en partie tenus par les Saint Nectaire au Valbeleix et à Roche-Charles-La Meyrand.

 

 

Les Saint Nectaire vassaux du Dauphin d’Auvergne

 

      Le lignage des Saint Nectaire est à la tête de châtellenies importantes sur les deux rives de la Couze de Compains. Seigneurs de Roche-Charles (Rocha Sirla) où ils ont un château aujourd’hui disparu, les Saint Nectaire sont aussi seigneurs du Valbeleix et, dans la paroisse de Compains, ils tiennent le hameau de Marsol et ses dépendances. Lors de la mise en place progressive de la pyramide féodale dans les montagnes occidentales,  les Saint Nectaire sont à leur tour contraints  de rendre hommage en 1225 au Dauphin d’Auvergne, comme l’avaient fait avant eux  leurs voisins les Bréon.

 

      Les deux familles voisines avaient noué une alliance. En 1302 Dauphine de Bréon, fille aînée d’Itier, avait été mariée à Bertrand de Saint Nectaire. Ce lien, qui ne contribuera qu’un temps à pacifier les relations entre les deux familles, se distendra, notamment pour des questions d’héritage qui entraineront de longs procès.

 

 

Le cordon défensif autour du Valbeleix

 

      La vallée du Valbeleix était gardée par une ligne de défense formée d’un chapelet  de postes fortifiés et de lieux d’observation qui couronnent le sommet des versants de la vallée. Les traces des points défensifs déployés sur les hauteurs pour mieux sécuriser la région montrent que, comme souvent, les moyens mis en œuvre étaient localisés près des limites des seigneuries qui ne correspondaient pas systématiquement aux limites des paroisses.

 

 

Valbeleix – Châteaux et lieux de garde

 

      La chaine de lieux de surveillance a été choisie pour l’emplacement stratégique du site qui doit répondre à des critères précis : bénéficier d’une vue dégagée sur les montagnes environnantes (la Garde sur Marcenat), d’une motte qui surplombe le village (la Tourette sur la Valette, Largelier), d’un promontoire rocheux (Roche-Charles), ou encore d’un inexpugnable pic basaltique (Brionnet). Gardiens de la vallée, ces lieux de surveillance balisent en les sécurisant les chemins hauts empruntés pour se rendre de Brion vers Brionnet et le Dauphiné d’Auvergne.

 

 

Le sud de la vallée du Valbeleix

 

 

RIVE DROITE de la COUZE

 

      L’occupation militaire du sol mise en place sur les contreforts du Valbeleix comprend des niveaux de protection différents : lieux de garde tenus par des soldats, lieux de guette tenus par des habitants, petits fortins  ou châteaux tenus par des vassaux.

 

  • ROCHE-CHARLES Château et chapelle – Lieux de garde : Roche-gardette et les Chasteloux de la Chavade

      Au bord d’un profond ravin, le château de Roche-Charles et sa chapelle (1066 m.), comme le village voisin de Boslabert, étaient tenus par les Saint Nectaire.

 

Roche-Charles – Chapelle

 

      Après la chapelle de Roche-Charles, seul vestige actuel du château, les sources dévoilent deux postes défensifs placés sur les rebords dénudés du plateau de la Chavade. Près de Boslabert, c’est Roche-gardette ; plus loin au Valbeleix ce sont les Chasteloux de la Chavade, une dénomination qu’on retrouve aux lieux-dits le Chastelet entre Egliseneuve et Condat et aux Chastelets, à La Godivelle.

 

 

  • VALBELEIX – La Valette – Motte féodale de la Tourette

      Une bonne montée à travers les bois qui surplombent le hameau de la Valette (720 m.) permet d’atteindre le site de la Tourette (900 m.). On y surveillait la région forestière et peu sûre des gorges du Sault.

 

Valbeleix-La Valette : motte de la Tourette

 

 

RIVE GAUCHE de la COUZE

 

  • BLATTE – Ruines

      Les hauts de Blatte (1113 m.) au nord de Marsol portent de nombreux vestiges de constructions qui pourraient indiquer la présence d’un ancien fortin ou d’un lieu de garde.  L’usage aurait évolué au fil du temps en village qu’on aurait abandonné pour installer des burons. On ne distingue plus aujourd’hui que la base des murs de nombreux bâtiments.

 

  • LA GARDE sur MARCENAT

       Le cadastre de 1828 montre, dominant le cul de sac qui ferme la vallée du Valbeleix, le hameau de Lagarde (991 m.), au lieu-dit Le Suquet des granges. A 1002 m., le point de surveillance de Lagarde gardait le chemin qui conduisait de Besse à Courgoul.

 

  • Le TERME

      Dans la commune de Besse et Saint-Anastaise,  près du hameau de la Vessière (1048 m.), le lieu-dit le Terme marquait au Moyen Âge la limite d’un territoire. Selon l’origine latine du mot, terminus était un dieu romain. Garant de la tranquillité des campagnes qui veillait sur la limite des champs et protégeait les bornes qui gardaient les propriétés foncières. Certains allèguent que le mot terme aurait pu désigner un rideau de végétation formant limite. Ce nom pourrait donc avoir voulu marquer la limite entre la châtellenie de Besse, fief des La Tour, et la châtellenie du Valbeleix, fief des Saint Nectaire.

 

 

 

A SUIVRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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